Vers 1860, de jeunes artistes vont peindre dehors à la lumière naturelle.

C’est, pour l’époque, révolutionnaire !

Les peintres classiques du XIXe siècle

La peinture classique s’inspirait de l’Antiquité, de la Bible et de l’histoire : ils peignaient des scènes religieuses, historiques ou mythologiques, dans leurs ateliers, en demandant à des modèles (des hommes et des femmes) de poser pour eux.

Les gens fortunés apprécient ces tableaux. Pour eux, aller voir un peintre travailler dans son atelier est une attraction très originale.

L’atelier du peintre, Courbet, 1855

En 1852, Napoléon Bonaparte se proclame empereur des Français.

Pour donner une bonne impression aux pays voisins, l’Empereur se sert des peintres de l’Académie des Beaux-Arts : là, on ne peint pas les difficultés de l’existence, ni la réalité du quotidien.

Pendant ce temps, à Barbizon, près de la forêt de Fontainebleau, des peintres travaillent en pleine nature.

Les peintres de Barbizon sont mal compris des classiques et méprisés par le public bourgeois, surtout quand ils peignent les gens du peuple au lieu de peindre les héros de l’Antiquité. Leurs toiles se vendent peu, leur existence est difficile.

Parmi eux, Gustave Courbet peint des casseurs de pierres, des filles de ferme au travail. Il termine ses œuvres en atelier.

En 1855, l’Empereur fait organiser une grande Exposition universelle, pour montrer au monde entier ce qu’il a fait réaliser à l’Académie des Beaux-Arts.

Courbet présente ses toiles mais le jury en refuse deux. Alors Courbet retire tous ses tableaux et les expose dans une autre galerie : le public ne vient pas. Mais quelques jeunes peintres sont vivement intéressés par la vérité des toiles de Courbet, et par sa volonté d’exposer seul.

Pour les futurs impressionnistes, tout ce qui existe mérite d’être peint. Et peint en pleine nature, sans modèles qui posent en atelier !

Et pourtant, ce n’était pas facile de peindre dehors : les peintres devaient transporter tabouret, chevalet, palette, pinceaux, pots de peinture, … Ils préparaient eux-mêmes leurs couleurs, parce qu’on commence tout juste à utiliser des tubes de peinture.

Le jury du Salon de 1863 refuse la plupart des toiles de ces jeunes peintres. Cependant, leurs tableaux sont exposés dans une salle à part. C’est « le salon des refusés ». Les visiteurs se moquent haut et fort de cette exposition où figurent Renoir, Cézanne, Pissaro…

Mais la toile qui choque le plus est ’Le déjeuner sur l’herbe’ d’Édouard Manet. On y voit deux hommes, habillés comme les bourgeois de l’époque, à côté d’une femme nue dans une attitude naturelle. Le public bourgeois se sent ridiculisé. Ce la provoque un véritable scandale.

Le déjeuner sur l’herbe. Avec ce tableau choquant, Manet est le peintre le plus hué par le public.

Monet et ses amis réussissent avec leur pinceaux à traduire l’ondulation de l’eau, les reflets du soleil et des ombres.

Portrait de Manet
Portrait de Manet par Elodie

Au Salon de 1870, si les jeunes peintres sont toujours critiques, au moins leurs toiles sont exposées !

Toutefois, les impressionnistes ont attiré l’attention de quelques personnes qui vont ensuite les aider efficacement.

De nouveau refusés au Salon en 1873, les impressionnistes organisent leur propre exposition. Ils sont insultés.

Nymphéas par Monet
Nympéas par Zoé
Claude Monet : les nymphéas (les nénufars en langue soutenue et poétique).

Monet, en 1922, donne ses Nymphéas à l’État. À partir de 1937, il obtient l’exposition permanente de son œuvre àl’Orangerie des Tuileries, à Paris.

Les impressionnistes, peintres aux caractères très différents, ont ensemble recherché un style, une nouvelle manière de peindre.

Le Pont de l’Europe de Caillebotte. Ce peintre aisé s’intéresse aux grands travaux réalisés par Napoléon III.

Tous les peintres qui viendront après eux vont bénéficier de leurs avancées :

  • indépendance vis-à-vis des institutions
  • soutien des critiques.

SOURCES :

  • BTj 454 Des peintres révolutionnaires : les impressionnistes
  • Claude MONET, Nymphéas (de Pierre Georgel)

Quelques artistes peintres du XIXe siècle : Claude Monet, Vincent Van Gogh, Gustave Courbet, Frédéric Bazille, Camille Pissaro, Edouard Manet, Auguste Renoir, Berthe Morisot, Gustave Caillebotte, Arthur Sisley, Paul Gaugin, Paul Cézanne, Georges Seurat…