1804 : Napoléon 1er devient le premier empereur français.

Napoléon aime se faire représenter « en majesté », c’est-à-dire comme un empereur très puissant, presqu’un dieu !

C’est un militaire qui veut agrandir la France et changer la vie des gens.

Voici Napoléon 1er ! Un portrait en pied.
Les guerres napoléoniennes : 1 million de morts, dont 471 000 décès officiels et 530 000 disparus.
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De nos jours, des lois, des organisations de la société datent de l’époque de Napoléon 1er, voilà 200 ans.

Napoléon 1er, pour appliquer ces nouvelles lois, place un préfet pour chaque département, un maire et un adjoint pour chaque commune. Il divise la France en académies qui comprennent les trois catégories d’enseignement : primaire, secondaire, supérieur.

L’école, l’instruction

Une école de campagne

En campagne, il existe très peu d’écoles. En villes, elles sont plus nombreuses.

À la campagne, la classe se déroule soit dans une étable, soit dans une église non utilisée, soit chez l’instituteur quand une école existe. Ce dernier est pauvre. Le salaire que lui donne la commune est très faible.

Il est obligé de demander une participation aux élèves : poule, œufs, argent, etc. Il enseigne l‘alphabet et un peu de calcul.

La loi du Ier mai 1802 ordonne la création de nouveaux établissements : les lycées. Ils doivent former les futurs dirigeants (les notables) de la Nation.

Les fils des bourgeois peuvent aller au lycée.

L’éducation des filles de la bourgeoisie est donnée par des religieuses dans des établissements payants.

À cette époque, les habitants de chaque région parlent une langue particulière. D’une région à l’autre, on ne se comprend pas.

Après leur scolarité, très peu d’enfants savent lire et parler le français.

En 1804, Napoléon fait écrire le Code civil : c’est un livre des lois, tous les français doivent s’y soumettre. Cela concerne les familles (adoption, succession, divorce), les propriétés, les relations entre les hommes et les femmes, les patrons et leurs ouvriers.

La France, un peuple de paysans

Dans les années 1800, le travail de paysan commence très jeune. Les activités sont adaptées à chaque âge.

Au début du XIX° siècle, plus des trois quarts de la population française est composée de paysans. Beaucoup possèdent peu de terre et travaillent, selon les saisons, chez des propriétaires plus riches.

Cour de ferme. Cette scène vivante donne une idée de l’aisance de riches fermiers dans la moitié nord de la France.

En 1807, ce que possède chaque propriétaire est inscrit dans un grand livre : le cadastre. Petit à petit, chaque commune de France possède ce registre. Nous avons un article qui présente une photo du plan du cadastre napoléonien du château de Landal, que nos aînés ont vu aux Archives départementales à Rennes.

Benoît, l’archiviste, nous a montré le cadastre napoléonien de nos communes : c’est le premier cadastre qui a été réalisé en France (après celui des Romains dans l’Antiquité).

Les saisons indiquent le déroulement des travaux. Ceux-ci commencent au lever du soleil et se terminent à la tombée de la nuit. À midi, les paysans font une pause ; le son des cloches des églises leur sert de repère.

Tous travaillent. Dès l’âge de 6 ans, les enfants peuvent conduire les bêtes aux pâturages, ramasser de l’herbe, etc. La mère, en plus de ses activités ménagères, aide son mari dans les travaux difficiles.

Scène de moisson : les paysans chargent les gerbes de blé.

De dix à quatorze, quinze ans, les jeunes participent aux travaux des champs. Ils dirigent les bêtes devant la charrue pendant que le père la guide. Ils aident aussi à tailler les haies, nettoyer les fossés, étendre le fumier. Dès qu’ils sont assez forts, ils prennent la place du père pour conduire la charrue. Jusqu’à cinquante ans, ils feront les mêmes travaux. Lorsque leurs forces diminuent, ils sont remplacés par l’un de leurs enfants. Les autres sont placés dans des fermes voisines.

Les modes de vie

À la campagne, grands-parents, parents, enfants vivent tous ensemble, dans la même maison.

La vie paysanne s’organise en famille : le couple, les enfants, les parents, les domestiques s’il y en a, vivent dans une même habitation.

La maison est en pierre, ou en bois et torchis, mélange de paille hachée et d’argile. À l’intérieur, souvent une seule pièce sert pour les repas, le coucher, les travaux domestiques, les veillées, les fêtes.

Les lits sont isolés par des rideaux. La vaisselle, le linge sont rangés dans une armoire en bois de la région. Tout le monde mange assis sur des bancs autour d’une grande table. Le pain est fait d’un mélange de farine de blé, d’orge, de seigle.

La famille mange fromage, beurre, navets, pois, haricots verts, fèves, selon les saisons. Petit à petit, les pommes de terre apparaissent au menu. On boit de l’eau additionnée de nèfles, prunelles cuites au four. Lors des travaux pénibles, vendanges ou fauchaison, les paysans mangent une soupe faite d’un mélange de viande et de lard.

Napoléon favorise la culture de certaines plantes : le lin et le mûrier des vers à soie pour fabriquer les tissus, la betterave à sucre pour remplacer la canne à sucre. Cela évite de faire venir ces produits (tissus, sucre) de l’étranger.

Mais, en 1811-1812, les faibles récoltes, insuffisantes pour les besoins, ont causé une famine terrible. Les riches propriétaires ont beaucoup moins de difficultés que ceux qui ont peu de terre.

Des ouvriers dans une forge

L’hygiène, la médecine, les médicaments

Les travaux agricoles sont très salissants. Mais la toilette des paysans est vite faite. Et le savon coûte cher ! Les dents gâtées non soignées causent de graves infections. De nombreuses personnes gardent leur chemise en laine ou en chanvre par tous les temps, et même la nuit.

La pluie, la sueur humidifient le tissu ; cela provoque des maladies des poumons. Les croûtes, les poux sur la tête des enfants sont habituels.

À la campagne, les gens ne font que très rarement appel au médecin. Celui-ci utilise des plantes exotiques comme le quinquina, ou prescrit des cataplasmes.

Le paysan fait appel au maréchal–ferrant pour arracher une dent, au barbier pour percer un abcès. Parfois, les communes s’associent : elles payent des chirurgiens pour soigner gratuitement les gens plus pauvres.

Napoléon 1er visitant la salle Napoléon à l’infirmerie de l’Hôtel des Invalides à Paris.

Certaines personnes, peu qualifiées, parcourent les campagnes pour vendre des préparations médicamenteuses. Ce sont des plantes ramassées sur les talus, dans le jardin, sur les arbres. Des droguistes, des épiciers, vendent certains remèdes dits secrets, sans aucun contrôle.

Une loi du 10 mars 1803 indique que l’Etat va délivrer un diplôme aux étudiants en médecine après leurs études.

Plus tard, sera créé le métier de pharmacien.

Les divertissements

À la veillée, certains racontent ou lisent des histoires de fantômes, de lutins, de sorcières, etc. Dans les campagnes, la vie est dure, les travaux sont très pénibles. En plus, pour ses guerres, Napoléon a besoin régulièrement d’hommes, d’animaux et de récoltes. Il ne reste souvent, à la ferme, que les femmes. Les fêtes religieuses sont l’occasion de se divertir. À Mardi gras, les paysans font des grands repas.

À Pentecôte, ils organisent des bals avec des joueurs de cornemuse, de vielle, de hautbois.

Lors d’un mariage, le repas est plus fourni : souvent petit salé, oie, pâté de lièvre, pâtisserie. La noce se termine par des danses, des concerts.

Les colporteurs vont de villes en villages pour vendre des livrets. Les plus répandus traitent du savoir-vivre, de la magie, de la cuisine, du jardinage. D’autres sont des récits, des contes de fées, des textes de chansons.

A la campagne vers 1812, visite d’un colporteur

Les fêtes de la Révolution sont supprimées À Paris, Napoléon ordonne de fêter la distribution de la Légion d’honneur, ses victoires militaires, son anniversaire. Alors, les cloches sonnent, les troupes défilent, les maisons s’illuminent, le canon tonne, des feux d’artifice sont tirés.

La France du nord à de bonnes routes

SOURCES :

  • BTj n° La vie au temps de Napoléon Ier
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