La guerre est finie mais que de morts !

En France 1 500 000 morts et 3 000 000 de blessés.

Dans toutes les communes de France, comme à Broualan, il y a des morts à déplorer : on décide de construire des monuments aux morts pour ne pas oublier ces gens qui sont morts à la guerre.

Dans le nord-est de la France, dévasté, les terres sont en friche, les mines inondées.

Il faudra reconstruire 500 000 maisons, 5 000 ponts, 8 000 km de voies ferrées, 54 000 km de route…

Construction d’une voie ferrée

L’Allemagne vaincue s’est engagé à verser de fortes sommes en réparation des dégâts. Cet argent ne sera jamais versé en totalité. La France et ses alliés ont vaincu l’Allemagne, mais que de souffrances pour tous !

La société change

Pendant la guerre, les femmes ont remplacé les hommes absents : elles sont devenues chef de famille, elles ont travaillé en usine, au bureau, aux champs.

Beaucoup de femmes continuent à travailler après la guerre (usine Olida, 1922).

À la fin de la guerre, beaucoup d’entre elles veulent rester indépendantes et continuer à travailler. Et finies les jupes et les robes longues peu pratiques – surtout que le tissu manque !

Finis les chignons difficiles à coiffer !

Des jeunes femmes se font couper les cheveux « à la garçonne », malgré les critiques. Des femmes réclament le droit de vote, mais elles devront encore attendre 25 ans pour l’obtenir (1944).

Pendant ce temps, le gouvernement fait appel à de la main-d’œuvre étrangère pour reconstruire le pays.

Des milliers d’hommes, venus des colonies et de l’étranger, s’ajoutent aux campagnards venus chercher du travail en ville.

C’est la première fois en France qu’il y a plus d’habitants en ville qu’à la campagne.

Aller… plus vite

Après la guerre, on se déplace encore à pied ou avec un animal, surtout à la campagne.

Vers 1920, de plus en plus de gens se déplacent à bicyclette.

À partir de 1930, on construit plus en plus d’automobiles.

André Citroën commence à fabriquer des voitures « en série », identiques et donc moins chères.

Usine de montage Citroën.

Mais seuls les gens les plus aisés peuvent s’en acheter une.

En 1935, la circulation était déjà dense, comme ici à Paris.

Le rail progresse, des voies ferrées se construisent.

Dans une petite ville comme Saintes, en Charente-Maritime, 100 trains passent par jour, 1500 voyageurs circulent, 500 employés assurent le trafic !

Partout, on construit de nouvelles voies ferrées… et bientôt de nombreux voyageurs se dirigent vers les gares.

En 1937 l’état achète les petites compagnies de chemin de fer à leurs différents propriétaires et les regroupe en une seule compagnie : la SNCF (Société Nationale des Chemins de fer Français).

Pendant ce temps dans les pays voisins

Les idées de Mussolini en Italie comme celles d’Hitler en Allemagne sont, chez eux, bien accueillies : ils proposent plus de police, plus d’armée, et du travail pour tous !

Mussolini arrive au pouvoir en 1922 et Hitler en 1933. Les banques, les journaux, l’enseignement, tout est contrôlé : c’est ce qu’on appelle des dictatures.

Mine de charbon : on se chauffe beaucoup au charbon à cette époque, mais il est cher à cause de la crise financière. Alors on l’économise, on en achète très peu à la fois…

En Allemagne, Hitler organise des cérémonies grandioses pour préparer les Allemands à faire la guerre à l’URSS (la Russie) et à la France. Il proclame qu’il faut éliminer les faibles (les vieux, les malades…) ainsi que certains peuples : les Juifs, les Tziganes, les Noirs…

Ceux qui ne sont pas d’accord avec lui, même allemands, sont pourchassés et envoyés dans des camps de concentration : ils en sont les premiers occupants…

L’Italie et l’Allemagne après la guerre subissent les mêmes difficultés que la France et les Etats-Unis.

1936 et le Front Populaire

En France, les ligues essayent d’imposer par la force un gouvernement fasciste, semblable à celui d’Hitler.

Inquiets de maintenir les libertés, des partis politiques français s’unissent pour proposer un programme commun.

Cette union gagne les élections de 1936 : c’est la victoire du Front Populaire.

Aussitôt, nait un grand espoir pour les ouvriers : ils se mettent en grève pour soutenir les désirs de réforme. Les grèves se déroulent comme des fêtes, on chante, on danse, on respecte les outils de travail.

Les ouvriers finissent par obtenir une augmentation des salaires. Le Front populaire vote les premiers congés payés (deux semaines par an) et la semaine de quarante heures de travail.

Sur la photo du bas, un couple sur un tandem part en vacances pour les congés payés, un droit acquis en 1936.

C’est la première fois qu’une avancée importante a lieu pour les ouvriers !

On reparle de guerre…

Mais les avantages accordés aux ouvriers coûtent cher aux patrons. Ils augmentent donc les prix pour maintenir leurs bénéfices. L’augmentation des salaires n’a donc bientôt plus d’effet.

En 1937, face à ces multiples difficultés, le gouvernement du Front populaire doit démissionner. Il est remplacé par un gouvernement plus autoritaire.

La guerre avec l’Allemagne se précise de plus en plus… et le 24 août 1939, les premiers ordres de mobilisation sont lancés : c’est le début de la Seconde Guerre Mondiale.

SOURCE :

BTj n°453 : Entre deux guerres mondiales